Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tion soulevée autour de cette affaire n’est et ne peut être qu’une manœuvre exécrable des ennemis de la France.

— Et de la religion, ajouta doucement M. l’abbé Guitrel, et de la religion. On ne saurait être un bon Français sans être un bon chrétien. Et nous voyons que le scandale est soulevé principalement par des libres penseurs et des francs-maçons, par des protestants.

— Et des juifs, reprit M. de Brécé, des juifs et des Allemands. Et quelle audace inouïe de mettre en question l’arrêt d’un Conseil de guerre ! Car enfin il n’est pas admissible que sept officiers français se soient trompés.

— Non, assurément, ce n’est pas admissible, dit M. l’abbé Guitrel.

— En thèse générale, dit M. Lerond, une erreur judiciaire est la chose la plus invraisemblable. Je dirai même que c’est une chose impossible, tant la loi offre de garan-