Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/240

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» Ces canaux donnent aux vastes continents qu’ils traversent l’aspect de la Lombardie. À vrai dire, nous n’en voyons ni l’eau, ni les rives, mais seulement la végétation qui les borde, et qui apparaît à l’observateur comme une ligne faible, diffuse, et, selon la saison, plus pâle ou plus sombre. Ils se trouvent surtout à l’équateur de la planète. Nous leur donnons les noms terrestres de Gange, d’Euripe, de Phison, de Nil, d’Orcus. Ce sont des canaux d’irrigation comme ceux auxquels Léonard de Vinci travaillait, dit-on, avec le talent d’un excellent ingénieur. Leur parcours toujours direct, les bassins circulaires auxquels ils aboutissent, font assez voir qu’ils sont des œuvres d’art et l’effet d’une pensée géométrique. La nature aussi est géomètre, mais elle ne l’est pas de cette manière.

» Le canal martien que sur la terre on a nommé l’Orcus est une merveille incomparable : il traverse de petits lacs arrondis.