Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/250

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Ainsi parlaient ces trois hommes, parce qu’ils étaient égaux.

Et Bonmont songeait :

« Je me passerai très bien de Guitrel. Il y en a assez d’autres, qui pourront me faire donner le bouton. Il y a d’abord Terremondre. Il fréquente les Brécé. Il est de bonne famille, bien pensant… mais pas sérieux, Terremondre, ficelle… horriblement ficelle… sans influence. Il promettra tout et ne fera rien.

» Je ne peux pourtant pas m’adresser au curé Traviès, qui fait des battues avec le braconnier Rivoire. Il y a le général Cartier de Chalmot… Celui-là n’aurait qu’à ouvrir la bouche… Mais ce vieux débris ne peut pas me souffrir. »

Le soldat Bonmont avait de telles pensées, et ce n’était pas sans raison. Le général Cartier de Chalmot ne l’aimait pas. Il avait coutume de dire : « Si le petit Bonmont était sous mes ordres, je le ferais marcher