Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/277

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Vous avez raison. N’achetez pas cette machine-là, je vous prêterai ma roulante. Ça ne me gênera pas. Il faut que je réintègre ; mon congé expire. Moi aussi, d’ailleurs… À propos, savez-vous si madame de Gromance est à Paris ?

— Je crois ; je ne suis pas sûr, répondit Gustave ; il y a quelque temps que je ne l’ai vue.

Il faisait de la sorte un mensonge honorable, car la veille, à sept heures dix minutes du soir, il avait laissé madame de Gromance dans une chambre d’hôtel où ils avaient des rendez-vous.

Bonmont ne répondit rien. Et, s’arrêtant devant une inscription bilingue portant défense de fumer, il y fixa un regard méditatif, qui aggravait son silence. Gustave, demeuré muet pareillement, jugea dans son esprit qu’il n’était pas prudent de rompre l’entretien avec un tel compagnon. Et il reprit :