Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/295

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silence, sur son corsage, le petit bouquet de violettes qu’elle avait acheté pour lui et qu’elle n’osait lui offrir.

Il ne lui donnait plus d’amour. C’était fini. L’homme le plus dur aurait eu pitié, s’il avait vu cette belle et douce créature, ce corps abondant, cette chair de lait et de roses, cette large fleur grasse et tiède, si splendide, négligée, abandonnée, laissée sans soins ni culture.

Elle souffrait. Et, comme elle était pieuse, elle chercha dans la religion un remède à sa souffrance. Elle pensa qu’un entretien avec l’abbé Guitrel ferait beaucoup de bien à Raoul ; elle résolut de le mettre chez elle en présence du prêtre.