Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/313

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Elle se rappela alors qu’il n’entendait rien aux jupes ni aux corsages. Et elle eut une idée, et elle fit une réflexion :

— C’est drôle tout de même ! Ce sont les hommes qui n’aiment pas les femmes qui s’intéressent à la toilette des femmes. Et les hommes qui aiment les femmes ne voient pas seulement comment elles sont habillées. Ainsi, toi, tu ne pourrais pas me dire, je suis sûre, la robe que j’avais samedi chez ta mère. Tandis que le petit Sucquet, qui a des goûts différents, — c’est connu, — parle très bien linge et chiffons. Il est né modiste et couturier, ce garçon. Dis, comment tu expliques ça ?

— Ce serait trop long.

— Mon petit, tu es assis sur ma jupe… Pendant que j’y pense : Emmanuel se plaint que tu le négliges. Hier, il t’attendait pour te montrer un cheval qu’il veut acheter. Et tu n’es pas venu. Il n’est pas content.

À ces mots, Gustave éclata en invectives