Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/323

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la main droite, il avait une grâce presque funèbre, qui rappelait certaines figures de bas-reliefs antiques. Son visage au repos était voilé de mélancolie. Mais, dès qu’il souriait, tout le masque devenait comique. Le regard de ses beaux yeux sombres causait une impression pénible, et l’on disait, à Naples, qu’il avait le mauvais œil. Il passait en France pour un fin politique.

M. l’abbé Guitrel crut habile de ne faire qu’une rapide allusion à l’objet de sa visite. Que l’Église, dans sa sagesse, disposât de lui. Tous ses sentiments pour elle se confondaient dans celui d’une absolue obéissance.

— Monseigneur, ajouta-t-il, je suis un prêtre, c’est-à-dire un soldat. J’aspire à la gloire d’obéir.

Monseigneur Cima, ayant lentement incliné la tête en signe d’approbation, demanda à l’abbé Guitrel s’il avait connu le défunt évêque de Tourcoing, M. Duclou.