Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/327

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— Je ne la crains point, monseigneur.

Le nonce donna son anneau à baiser au prêtre qui prit congé respectueusement. Le nonce sonna :

— Faites entrer monsieur Lantaigne.

Le directeur du grand séminaire, ayant baisé l’anneau du nonce, fut invité à s’asseoir et à parler.

Il dit :

— Monseigneur, j’ai fait au pape et à la nécessité le sacrifice des amitiés qui m’attachaient à la famille de mes rois. J’ai refoulé dans mon cœur de chères espérances. Je le devais au chef des fidèles, pour l’unité de l’Église. Si Sa Sainteté m’élève au siège de Tourcoing, j’y gouvernerai pour elle et pour la France chrétienne. Un évêché est un gouvernement. Je vous réponds de ma fermeté.

Monseigneur Cima, ayant lentement incliné la tête en signe d’approbation, demanda à l’abbé Lantaigne s’il avait connu le défunt évêque de Tourcoing, M. Duclou.