suppliant et doux à reprendre la promenade commencée.
— Ne croyez pas du moins, dit M. de Terremondre, que j’enveloppe tous les juifs dans un sentiment d’aveugle réprobation. J’ai parmi eux d’excellents amis. Mais je suis antisémite par patriotisme.
Il tendit la main à M. Bergeret et porta son cheval en avant. Il avait repris tranquillement sa route, quand le professeur à la Faculté des lettres le rappela :
— Eh ! cher monsieur de Terremondre, un conseil : puisque la paille est rompue, puisque, vous et vos amis, vous êtes brouillés avec les juifs, faites en sorte de ne rien leur devoir et rendez-leur le dieu que vous leur avez pris. Car vous leur avez pris leur dieu !
— Jehovah ? demanda M. de Terremondre.
— Jehovah ! À votre place, je me méfierais de lui. Il était juif dans l’âme. Qui sait s’il ne l’est pas resté ? Qui sait s’il ne venge