Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/410

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d’affliction et que je contriste votre âme par le spectacle d’un grand deuil. J’accomplirai un devoir inéluctable en ramenant votre esprit sur une plaie saignante et qu’il faut fermer. Je suis intéressé à vous dire des vérités douloureuses, et vous êtes intéressé à les entendre. Mon devoir pastoral m’oblige à parler. Assis, par la grâce du Souverain Pontife, sur le siège du bienheureux Loup, successeur de tant de saints apôtres et de tant de pasteurs vigilants, serais-je l’héritier légitime de leurs travaux admirables, si je n’osais les continuer ? Alii laboraverunt, et vos in labores eorum introistis. (Ecc. VIII, 9.) Il convient donc que ma voix, si faible, s’élève et monte jusqu’à vous. Il convient aussi que vous prêtiez à mes paroles une oreille attentive, car le sujet dont je vous entretiendrai est digne des méditations d’un chef d’État. Princeps vero ea, quæ digna sunt principe, cogitabit. (Is. XXXII.)

» Mais comment l’aborder, ce sujet, sans