Page:Anatole France - L’Orme du mail.djvu/134

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que des malveillants exploitaient une manifestation extraordinaire. Il était extraordinaire en effet que mademoiselle Deniseau ordonnât des remèdes souverains pour des maladies incurables ; elle avait guéri le cantonnier Jobelin et un ancien huissier du nom de Favru. Ce n’est pas tout. Elle annonçait des événements qui se produisaient comme elle avait dit.

— Je puis vous certifier un fait, monsieur le préfet. La semaine passée, mademoiselle Deniseau a dit : « Il y a un trésor caché dans le champ Faifeu, à Noiselles. » On a creusé à l’endroit indiqué et l’on a découvert une grande dalle de pierre qui bouchait l’orifice d’un souterrain.

— Mais, encore une fois, s’écria le préfet, il n’est pas admissible que sainte Radegonde…

Il s’arrêta, pensif et curieux. Il ignorait profondément l’hagiographie de la Gaule chrétienne et nos antiquités nationales. Mais