Page:Anatole France - L’Orme du mail.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

devant les fenêtres par lesquelles l’odeur fade du réfectoire montait dans les rideaux de coton.

Courbé sur son petit bureau de noyer, M. le supérieur feuilletait les registres que, debout à son côté, lui présentait M. l’abbé Perruque, préfet des études.

— Je vois, dit M. Lantaigne, qu’on a encore découvert cette semaine, dans la chambre d’un élève, une réserve de friandises. De telles infractions se renouvellent trop souvent.

En effet, les séminaristes avaient coutume de cacher des tablettes de chocolat parmi leurs livres d’études. C’est ce qu’ils appelaient la théologie Menier. Ils se réunissaient à deux ou trois pour goûter dans une chambre, la nuit.

M. Lantaigne invita le préfet des études à sévir sans faiblesse.

— Ce désordre est redoutable en ce qu’il peut s’y mêler les fautes les plus graves.