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âge de foi risqua sous nos yeux d’être sciée et brûlée. »

Exprimée par un homme dont les tendances cléricales étaient connues, cette pensée fut vivement critiquée par le Phare, en une note anonyme où l’on reconnut, à tort ou à raison, la main de l’archiviste départemental, M. Mazure. « En vingt mots, disait cette note, M. l’architecte diocésain nous fournit divers sujets de surprise. Le premier est qu’on puisse frémir à la seule idée de la perte d’une poutre médiocrement sculptée, et si mutilée que les détails n’en sont plus perceptibles. Le second est que cette poutre soit pour M. Quatrebarbe, dont on connaît l’esprit, la relique d’un âge de foi, puisqu’elle date de 1530, c’est-à-dire de l’année où s’assembla la diète protestante d’Augsbourg ; le troisième est que M. Quatrebarbe omette de dire que la précieuse poutre fut jetée à bas et envoyée au chantier par son propre beau-père, M. Nicolet, architecte diocésain,