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livres de littérature. Une vitrine plus étroite et moins profonde, donnant sur la rue des Tintelleries, renfermait les ouvrages d’agriculture et de droit, et complétait ainsi les instruments nécessaires à la vie intellectuelle du chef-lieu. À l’intérieur de la boutique, on retrouvait sur un comptoir des ouvrages de littérature, roman, critique et mémoires.

Les « classiques en nombre » s’empilaient dans les casiers, et tout au fond, à côté de la porte qui s’ouvrait sur l’escalier, des rayons étaient réserves aux livres anciens. Car M. Paillot réunissait dans sa boutique la librairie moderne et la librairie « d’occasion ». Ce coin sombre des bouquins attirait les bibliophiles de la région, qui y avaient fait jadis des trouvailles. On parlait de certain exemplaire en bon état de l’édition originale du tiers livre de Pantagruel, déniché en 1871 par M. de Terremondre, le père du président actuel de la Société