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secrets que j’ai reçus ne laissent aucun doute sur la nature des relations qu’entretiennent l’un avec l’autre M. Pélisson et madame Méreau. Ces relations étaient déjà établies il y a deux ans. En effet, au mois de septembre 18**, M. le préfet de la Loire-Inférieure fit inviter M. le procureur général à chasser chez le comte de Morainville, député de la troisième circonscription du département, et, en l’absence du magistrat, il s’introduisit dans la chambre de madame Méreau. Il était entré par le potager. Le jardinier vit le lendemain des traces d’escalade et avertit la justice. On fit des recherches ; on arrêta même un vagabond qui, n’ayant pu établir son innocence, fit quelques mois de prison préventive. Il était, d’ailleurs, très mal noté et peu intéressant. Aujourd’hui encore, M. le procureur général persiste, à la tête d’une minime fraction de l’opinion publique, à le croire coupable de bris de clôture et d’effraction. La situa-