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prit de Napoléon, qui la fit connaître à son ministre de la Justice.

— Il y aurait grand intérêt, dit-il, à ce que mon candidat fût nommé à Nantes, dont il est originaire et où ses parents habitent. Cette considération est importante pour un jeune homme peu fortuné et qui aime la vie de famille.

— Chanot… laborieux, méritant et peu fortuné… reprit le ministre.

Il ajouta qu’il s’empresserait d’agir conformément au désir exprimé par Sa Majesté. Il craignait seulement que le procureur général ne lui eût déjà soumis une liste de propositions sur laquelle, naturellement, ne figurait point le nom de Chanot. Ce procureur général était précisément M. Méreau, dont il avait été question au précédent Conseil. Le garde des Sceaux avait à cœur d’user envers lui de bons procédés. Mais il s’efforcerait de donner à cette affaire une suite conforme aux intentions exprimées par Sa Majesté.