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Mérimée, tous deux ses familiers, étaient à ses côtés.

Il demanda :

— Monsieur Mérimée, pourquoi aimez-vous les ouvrages de Brantôme ?

— Sire, répondit Mérimée, j’y retrouve la race française avec ses bons et ses mauvais côtés. Elle n’est jamais pire que lorsqu’elle est sans chef pour lui montrer un noble but.

— Vraiment, dit l’Empereur, on voit cela dans Brantôme ?

— On y voit aussi, reprit Mérimée, l’influence des femmes dans les affaires de l’État.

À ce moment madame Ramel entra dans la galerie. Napoléon avait donné l’ordre qu’on la laissât venir à lui, dès qu’elle se présenterait. En voyant sa sœur de lait, il fit paraître autant de joie que son visage muet et triste en pouvait contenir.

— Ma bonne madame Ramel, demanda-