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1852 sur les affaires de Rome : « Il n’y a de liberté que celle qui croit en Jésus-Christ et à la dignité morale de l’homme. » On disait que, gardant, à son âge, l’activité de son esprit, il classait sa correspondance et travaillait à un livre sur les rapports de l’Église et de l’État. Il parlait encore avec abondance et vivacité.

Dans la conversation, qu’il suivait mal, entendant prononcer le nom de M. Garrand, procureur de la République, il dit, en regardant la pomme de sa canne comme le seul témoin des jours anciens qui subsistât encore :

— J’ai connu en 1838, à Lyon, un procureur du roi qui avait une haute idée de ses fonctions. Il soutenait qu’un des attributs du ministère public était l’infaillibilité, et que le procureur du roi ne peut pas plus se tromper que le roi lui-même. Il se nommait M. de Clavel, et il a laissé des ouvrages estimés sur l’instruction criminelle.