Page:Anatole France - L’Orme du mail.djvu/320

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Je ne suis pas si optimiste, répliqua M. de Terremondre, mais assurément je ne soupçonnais pas que derrière ses murs en colombage décrépit et sous les rideaux tissus par les araignées de ses fenêtres à meneaux, la maison de la reine Marguerite recélât de si honteux mystères. Je suis allé voir plusieurs fois la veuve Houssieu ; elle m’a paru une vieille avare et méfiante, un peu folle, mais semblable à tant d’autres. Enfin, comme on disait au temps de la reine Marguerite :


Elle est sous lame.
Dieu ait son âme !


Elle n’offensera plus, par ses débordements, l’écu du bon Philippe Tricouillard.

À ce nom, des rires heureux jaillirent des visages allumés. C’était la joie secrète et l’internel orgueil de la ville, cet écu emblématique, témoignage de la triple vertu et puissance qui égalait cet ancêtre bourgeois