Page:Anatole France - La Rôtisserie de la reine Pédauque.djvu/142

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soleils, m’allez-vous dire, s’éteignent dans la suite des siècles, et deviennent aussi de la boue. — Non pas ! vous répondrai-je ; car ils s’entretiennent par les comètes qu’ils attirent et qui y tombent. C’est l’habitacle de la vie véritable. Les planètes et cette terre, où nous vivons ne sont que des séjours de larves. Telles sont les vérités dont il fallait d’abord vous pénétrer.

» Maintenant que vous entendez, mon fils, que le feu est l’élément par excellence, vous concevrez mieux ce que je vais vous enseigner, qui est plus considérable que tout ce que vous avez appris jusqu’ici et même que ce que connurent jamais Érasme, Turnèbe et Scaliger. Je ne parle pas des théologiens comme Quesnel ou Bossuet, qui, entre nous, sont la lie de l’esprit humain et qui n’ont guère plus d’entendement qu’un capitaine aux gardes. Ne nous attardons point à mépriser ces cervelles comparables, pour le volume et la façon, à des œufs de roitelet, et venons-en tout de suite à l’objet de mon discours. Tandis que les créatures formées de la terre ne dépassent point un degré de perfection qui, pour la beauté des formes, fut atteint par Antinoüs et par madame de Parabère, et auquel parvinrent seuls, pour la faculté de connaître Démocrite et moi, les