Page:Anatole France - La Rôtisserie de la reine Pédauque.djvu/232

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blié mes gens dans la maison de Catherine, et Dieu sait ce qu’ils y sont devenus ; mais je m’en soucie peu. Je les battais et ne les payais pas, et pourtant, je ne suis pas sûr de leur fidélité. À quoi se fier ? Allons tout de suite au rond-point des Bergères.

— Monsieur, dit l’abbé, je vais vous faire une proposition, souhaitant qu’elle vous soit agréable. Nous logeons, Tournebroche et moi, à la Croix-des-Sablons, dans un alchimique et délabré château, où il vous sera facile de passer une douzaine d’heures sans être vu. Nous allons vous y conduire et nous y attendrons que notre voiture soit prête. Il y a cela de bon que les Sablons sont peu distants du rond-point des Bergères.

M. d’Anquetil ne trouva rien à contredire à ces arrangements et nous résolûmes, devant le petit Triton, qui soufflait de l’eau dans ses grosses joues, d’aller d’abord à la Croix-des-Sablons et de prendre ensuite, à l’hôtel du Cheval-Rouge, une berline pour nous conduire à Lyon.

— Je vous confierai, messieurs, dit mon bon maître, que des trois bouteilles que je pris soin d’emporter, l’une se brisa malheureusement sur la tête de M. de la Guéritaude, l’autre se