risques et plus de chances. Et quand il avait perdu au jeu des armes, c’est au même jeu qu’il demandait de réparer ses pertes.
Et qu’a-t-il laissé, votre héros ? Quelle est son œuvre ? Il s’est jugé lui-même à Munich, en 1805, ou en 1809, le jour où trouvant dans la chambre qu’on lui avait préparée un portrait de Charles XII, il dit avec un impérieux dédain : « Qu’on ôte ce portrait ! C’est un homme sans résultat. » Ce jour-là, il dicta sa propre condamnation au tribunal de l’Histoire, lui qui devait être entre tous les grands hommes l’homme sans résultat.
Sans résultat !… Il a sauvé la France de l’anarchie, il a consolidé les conquêtes de la Révolution, fondu dans la fournaise de son génie l’ancienne société et la nouvelle et obtenu ainsi un alliage d’une force, d’une richesse, d’une beauté uniques, à l’épreuve du fer et du feu, des torches de la guerre civile comme des canons de l’étranger ! Il a créé la France nouvelle et donné à la patrie ce qui lui est plus précieux que l’or, plus nécessaire que le pain, la Gloire.