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VI

LA BIFURCATION

Cette année-là, huit jours avant la rentrée des classes, je vis Fontanet, qui revenait d’Étretat, le visage bruni par les embruns et la voix plus grave qu’il ne l’avait auparavant. Il restait petit de corps et remédiait à la brièveté de sa taille par la hauteur de sa pensée. M’ayant conté ses jeux, ses bains, ses navigations, ses périls, il fronça le sourcil et me dit d’un ton sévère :

— Nozière, nous allons entrer dans les classes supérieures ; c’est l’année de la bifurcation. Tu as une grande détermination à prendre ; y as-tu pensé ?