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LA VIE LITTÉRAIRE.

Tel fut le baron Dominique-Vivant Denon. Nous avons ravivé sa mémoire à propos d’un petit conte intitulé : Point de lendemain que la librairie Rouquette vient de réimprimer à peu d’exemplaires avec de jolies gravures. On ne s’avise point de tout. Je songe un peu tard que ce conte, qui est un bijou, est peut-être un bijou indiscret qu’il faut laisser sous la clef fidèle des armoires de nos honnêtes bibliophiles. Je dirai seulement que je ne partage pas les incertitudes du nouvel éditeur qui ne sait trop s’il faut attribuer Point de lendemain à Denon ou à Dorat.

Ce léger chef-d’œuvre est, assurément de Vivant Denon. Je m’en rapporte sur ce point à Quérard et à Poulet-Malassis qui n’en doutaient point. M. Maurice Tourneaux, que je consultais hier, n’en doute pas davantage. Ce sont là de grandes autorités.


    J’ai gardé un souvenir charmé de ce beau quai Voltaire, où j’ai pris le goût des arts, et c’est pour cela peut-être que j’ai si grande envie d’étudier en détail la vie et l’œuvre du baron Denon. Je m’en donnerai, quand je pourrai, le plaisir. En attendant, à quelque personne à sur ce sujet des documents inédits, qu’elle ne veuille point employer elle-même, je lui serais infiniment obligée de m’en faire part.