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MAURICE BARRÈS
LE « JARDIN DE BÉRÉNICE »[1]

Vous connaissez sans doute la Vita nuova de Dante Alighieri. C’est on petit roman allégorique, où se sentent la nudité grêle et la fine maigreur du premier art florentin. Sous les formes sèches et comme acides des figures se cachent des symboles nombreux et compliqués. Cette Vita nuova, du moins par sa subtilité, peut, à la rigueur, donner quelque idée de la manière de M. Maurice Barrès qui est, en littérature, un préraphaélite. Et c’est grâce, sans doute, à ce tour de style et d’âme qu’il a séduit M. Paul Bourget ainsi que plusieurs de nos raffinés.

L’inertie expressive des figures, la raideur un peu gauche des scènes qui ne sont point liées, les petits paysages exquis tendus comme des tapisseries, c’est ce

  1. 1 vol. in-18. Perrin édit.