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Page:Anatole France - La Vie littéraire, IV.djvu/67

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MYSTICISME ET SCIENCE

Dic nobis Maria

Je ne suis qu’un rêveur et sans doute je ne perçois les choses humaines que dans le demi-sommeil de la méditation, mais il me semble que la saison où nous sommes, l’équinoxe du printemps, est une époque de conciliation et de sympathie pendant laquelle il convient de faire entendre des paroles d’espérance et d’amitié. Et ce qui me fait croire cela, c’est, vous le dirai-je, la coutume des œufs de Pâques qui, datant d’un âge immémorial et remontant sans doute aux civilisations primitives, s’est conservée jusqu’à nos jours chez les peuples chrétiens. Cette longue tradition, qui atteste l’esprit conservateur des sociétés, montre aussi que bien des choses peuvent être conciliées, qui semblaient inconciliables.

Il faut entendre les leçons du calendrier. Au moment de l’année que nous avons dépassé de quelques jours, les mystères de la nature et les mystères de la religion