Page:Anatole France - La Vie littéraire, V.djvu/265

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

MARCEL SCHWOB
« LE ROI AU MASQUE D’OR »

« Il y a dans ce livre des masques et des figures couvertes ; un roi masqué d’or, un sauvage au mufle de fourrure, des routiers italiens à la face pestiférée et des routiers français avec de faux visages, des galériens heaumés de rouge, des jeunes filles subitement vieillies dans un miroir et une singulière foule de lépreux, d’embaumeuses, d’eunuques, d’assassins, de démoniaques et de pirates. »

C’est M. Marcel Schwob lui-même qui, dans sa préface, comme le Prologue des tragédies antiques, nous annonce le spectacle effrayant qui va se dérouler à nos yeux. Et comme les Dieux ou les Ombres qui venaient sur le théâtre, au temps d’Euripide, prophétiser l’action fatale, M. Marcel Schwob ne dit rien que de véritable. Nous verrons apparaître tous les masques et toutes les figures couvertes qu’il nous promet. Voici d’abord le roi au masque d’or, qui a symboliquement donné son nom à tout le livre. Ce roi mystérieux étend, du fond de son palais, sa puis-