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LE JARDIN D'ÉPICURE

météore, à un fétiche, à une idole et à la cause première des choses. Ce sont là, pour de pauvres syllabes, des fortunes merveilleuses qui m’effraient.

En les rapportant avec exactitude, on travaillerait à l’histoire naturelle des idées métaphysiques. Il faudrait suivre les modifications successives qu’a subies le sens de mots tels qu’âme ou esprit et découvrir comment peu à peu se sont formées les significations actuelles. On jetterait ainsi une lumière terrible sur l’espèce de réalité que ces mots expriment.

ARISTE.

Vous parlez, Polyphile, comme si les idées qu’on attache à un mot, dépendantes de ce mot, naissaient, changeaient