Page:Anatole France - Le Jardin d’Épicure.djvu/73

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a établi, il y a quarante ans environ, ce qu’on nomme la théorie des causes actuelles. Il a démontré que les changements survenus dans le cours des âges sur la face de la terre n’étaient pas dus, comme on le croyait, à des cataclysmes soudains, qu’ils étaient l’effet de causes insensibles et lentes qui ne cessent point d’agir encore aujourd’hui. À le suivre, on voit que ces grands changements, dont les vestiges étonnent, ne semblent si terribles que par le raccourci des âges et qu’en réalité ils s’accomplirent très doucement. C’est sans fureur que les mers changèrent de lit et que les glaciers descendirent dans les plaines, couvertes autrefois de fougères arborescentes.

Des transformations semblables s’ac-