Page:Anatole France - Le Jardin d’Épicure.djvu/88

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rait plus que la paix et le contentement. Un jour pourtant, je le vis indigné. Un feu qu’on croyait depuis longtemps éteint brillait dans ses yeux. Il regardait par une fenêtre du palais un monôme d’étudiants qui déroulait sa queue dans le jardin du Luxembourg. La vue de cette innocente émeute lui inspirait une sorte de fureur.

— Un tel désordre sur la voie publique ! s’écria-t-il d’une voix étranglée par la colère et l’épouvante.

Et il appelait la police.

C’était un brave homme. Mais, après avoir fait des émeutes, il en craignait l’ombre. Ceux qui ont fait des révolutions ne souffrent pas qu’on en veuille faire après eux. Semblablement, les