Page:Anatole France - Le Livre de mon ami.djvu/223

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qu’elle ne peut jamais ouvrir tout à fait, elle montra une étoile. Ce doigt, qui est d’une petitesse miraculeuse, se courbait par intervalles comme pour appeler.

Et Suzanne parla à l’étoile !

Ce qu’elle disait n’était pas composé de mots, c’était un parler obscur et charmant, un chant étrange, quelque chose de doux et de profondément mystérieux, ce qu’il faut enfin pour exprimer l’âme d’un bébé quand un astre s’y reflète.

— Elle est drôle, cette petite, dit sa mère en l’embrassant.