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Page:Anatole France - Le Livre de mon ami.djvu/314

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nameh nous fait connaître un héros dont la destinée ressemble à celle de la Belle au Bois dormant. Isfendiar, qui ne peut être blessé par aucune épée, doit mourir d’une épine qui l’atteindra dans l’œil. L’histoire de Balder, dans l’Edda scandinave, présente avec cette Belle au Bois dormant des analogies encore plus saisissantes.

Comme les fées au berceau de la fille du roi, tous les dieux devant le divin enfant Balder jurent de rendre inoffensif pour lui tout ce qui est sur la terre. Mais le gui, qui ne croît pas sur le sol, a été oublié par les immortels comme, par le roi et la reine, la vieille qui filait au faîte de leur tour. Un fuseau pique la belle ; une branche de gui tue Balder.

« Ainsi, par terre, gît Balder, mort, et tout autour gisent, amoncelés, glaives, torches, javelots et lances que, pour s’amuser, les dieux avaient jetés sans effet contre Balder, que ne perçait et n’entamait aucune arme ; mais dans sa poitrine était enfoncée la fatale branche de gui, que Lok, l’accusateur, donna à Hoder, et que Hoder lança sans pensée mauvaise. »