Page:Anatole France - Le Mannequin d’osier.djvu/126

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Sous la porte cochère, il s’aperçut qu’il ne savait où aller ni que faire, et qu’il n’avait pris aucune résolution. Quand il fut dehors, il remarqua qu’il pleuvait et qu’il n’avait pas de parapluie. Il en éprouva une contrariété fort petite, qui lui fut pourtant une distraction. Comme il hésitait à se jeter sous l’averse, il aperçut sur le plâtre du mur, au-dessous de la sonnette, un dessin au charbon, tracé à portée du bras d’un enfant. C’était un bonhomme : deux points et deux raies dans un rond faisaient le visage, un ovale formait le corps ; les bras et les jambes étaient marqués par de simples lignes qui, jetées en rayons de roue, donnaient quelque gaieté à ce barbouillage, exécuté dans le style classique des polissonneries murales. Il était tracé depuis quelque temps déjà, car il portait des marques de frottement et avait été à demi effacé par endroits. Mais M. Bergeret le remarqua pour la première fois, parce que sans doute