Page:Anatole France - Le Mannequin d’osier.djvu/143

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tiellement les deux premières qui ne lui avaient donné, celles-là, ni assez de peine, ni assez de plaisir pour occuper fortement son souvenir. Les fantômes du remords ne se dressaient point devant ses gros yeux glauques de matrone. Elle se tenait pour une dame honnête en somme, agacée seulement et honteuse de s’être laissé surprendre par un mari qu’elle méprisait profondément. Et cette disgrâce, survenant ainsi sur le tard, à l’âge des calmes pensées, lui était particulièrement sensible. Les deux premières fois, l’aventure avait commencé de même. D’ordinaire, madame Bergeret était très flattée de l’impression qu’elle produisait sur un homme de bonne compagnie. Elle s’intéressait aux signes qu’on lui en donnait et ne les trouvait jamais excessifs, car elle se croyait désirable. Deux fois, avant M. Roux, elle avait laissé les choses aller jusqu’au point où, pour une femme, il n’y a plus désormais à