Page:Anatole France - Le Mannequin d’osier.djvu/204

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— Ce qu’on appelle le type aristocratique, dit Georges Frémont, est un pur concept de l’esprit. Il n’a pas plus de réalité ethnique que le type classique de la Bacchante ou de la Muse. Je me suis demandé plus d’une fois comment ce type de la femme aristocratique s’était formé, comment il s’était fixé dans la conscience populaire. Il procède, ce me semble, d’éléments réels très divers. Parmi ces éléments, j’indiquerai les actrices de drame et de comédie, les comédiennes de l’ancien Gymnase et du Théâtre-Français, celles aussi du boulevard du Crime et de la Porte-Saint-Martin, qui présentèrent dans le cours du siècle à notre peuple, amateur de spectacles, des exemplaires innombrables de princesses et de grandes dames. Il faut noter encore les modèles d’après lesquels les peintres modernes firent des reines, des duchesses, dans leurs tableaux d’histoire ou de genre. On ne doit pas non plus négliger l’influence