Page:Anatole France - Le Mannequin d’osier.djvu/255

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plantes et dans les animaux, est l’effet d’un trouble dans l’économie de la planète, un produit morbide, une lèpre, quelque chose enfin de dégoûtant, qui ne se retrouve pas dans un astre sain et bien constitué. Cette idée me sourit et me console. Car, enfin, il est triste de penser que tous ces soleils allumés sur nos têtes réchauffent des planètes aussi misérables que la nôtre et que l’univers multiplie à l’infini la souffrance et la laideur.

» Nous ne saurions parler des planètes dépendantes de Sirius ou d’Aldébaran, d’Altaïr ou de Véga, de ces poussières obscures qui peuvent accompagner les gouttes de feu répandues dans le ciel, puisque leur existence même ne nous est pas connue et que nous ne la soupçonnons qu’en vertu des analogies existant entre notre soleil et les autres étoiles de l’univers. Mais si nous nous faisons quelque idée des astres de notre système, cette idée n’est point que la vie y règne dans les formes qu’elle affecte sur la terre.