Page:Anatole France - Le Mannequin d’osier.djvu/266

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

gieuses qui donnaient à la jeune fille des principes et des manières.

Elle s’assit, très modeste, cachant ses pieds sous sa robe, comme la Vierge blanche, rose et bleue de la niche, et tenant du bout de ses doigts, par le fil, la boîte de chocolat qu’elle apportait à Jeanne.

Une grande fillette entra en coup de vent dans le parloir, longue dans sa robe noire, ceinte du cordon rouge des « moyennes ».

— Bonjour, maman !

Madame Worms-Clavelin l’examina avec une tendresse maternelle et aussi l’instinct de maquignonnage qu’elle avait, l’attira à elle, lui regarda les dents, la fit tenir droite, observa la taille, les épaules, le dos, et parut satisfaite.

— Mon Dieu ! que tu es grande ! Tu as des bras d’une longueur !…

— Maman, ne m’intimide pas. Je ne sais déjà pas où les mettre.

Elle s’assit et joignit sur ses genoux ses