Page:Anatole France - Le Mannequin d’osier.djvu/47

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des plus aristocratiques paroisses de Paris. C’est là que M. l’abbé Guitrel avait coutume de descendre, quand il venait à Paris travailler aux progrès de sa lente fortune. Tout le jour, la semelle de ses souliers à boucles battait par petits coups discrets le pavé de la ville, les degrés des escaliers et le plancher des maisons les plus diverses. Le soir, il soupait avec M. Le Génil. Les deux vieux camarades de séminaire se contaient des histoires plaisantes, s’informaient du prix des messes et des sermons et faisaient leur partie de cartes. À dix heures, Nanette, la servante, roulait dans la salle à manger un lit de fer pour M. Guitrel, qui ne manquait pas, à son départ, de lui donner une pièce de vingt sous toute neuve.

Cette fois, comme les autres, M. Le Génil, qui était grand et robuste, abattit sa large main sur l’épaule de Guitrel fléchissant et, de sa voix d’orgue, lui gronda le bon-