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Page:Anatole France - Le Parti noir.djvu/69

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gnantes. Elle les repoussera aussi sans s’attarder à distinguer entre elles.

M. de Baudry d’Asson. C’est la mort sans phrases.

M. le président du Conseil. L’examen individuel que vous pourriez en faire, ne vous le dissimulez pas, absorberait, non seulement la totalité de cette législature, mais encore la totalité de la législature suivante. (Très bien ! très bien : à gauche.)

Que vous ayez eu tort ou que vous ayez eu raison de réserver au pouvoir législatif le droit de statuer souverainement sur les demandes des congrégations, vous êtes en présence du fait accompli. Or, messieurs, si vous voulez vous livrer à l’examen séparé de chaque demande, vous seriez obligés d’inscrire à votre ordre du jour 451 projets de lois. (Mouvements divers.)

M. Renault-Morlière. On aurait dû faire ces réflexions en 1901.

M. le président du Conseil. — Outre l’impossibilité d’entreprendre une pareille tâche sans renoncer à tout autre travail, l’examen successif des demandes vous présenterait des traits identiques, se reproduisant uniformément à travers la fantaisie des noms et la variété des costumes. Partout, derrière la diversité apparente des types statutaires, le même courant d’idées circule, la même volonté s’agite, les mêmes espérances contrerévolutionnaires fermentent. (Applaudissements à gauche et à l’extrême gauche.) Moralement, toutes ces associations sont calquées sur le même modèle ; toutes ont la même raison d’être, les mêmes aspirations, la même fin.

C’est l’esprit des temps anciens, l’esprit de réaction,