événements mémorables qui marquèrent cette journée.
Ma mère reparut avec sa capote de velours à brides nouées sous le menton, son mantelet de soie puce et son ombrelle à manche pliant.
À son air calculateur et réfléchi, je devinai qu’elle allait faire des emplettes pour l’hiver et méditait un emploi avantageux de son argent, qui lui était cher non par lui-même, mais pour la peine qu’il coûtait à son mari. Elle approcha de mon front son cher visage que la capote enfermait comme un écrin de velours, me donna un baiser sur le front, me recommanda d’apprendre ma leçon, rappela à Mélanie de déboucher une bouteille de vin à l’intention de M. Debas et sortit. Mon père et mon parrain quittèrent l’appartement presque aussitôt.
Demeuré seul, je n’étudiai point ma leçon, faute d’habitude, par la force de l’instinct et sous l’inspiration du puissant démon qui gouvernait mes pensées. Il me persuadait de ne point apprendre mes leçons et m’en ôtait tout loisir en m’imposant à toute heure des tâches ardues, d’une étonnante diversité.