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XXII

L’ONCLE HYACINTHE


Je fus fort surpris, ce jour-là, en entrant dans le salon, d’y trouver ma mère conversant avec un vieillard d’un air respectable que je voyais pour la première fois. Son crâne dénudé, ceint d’une couronne de cheveux blancs, se colorait de rose. Son teint était clair, ses yeux bleus, sa bouche souriante. Rasé de frais, deux pattes de lièvre encadraient ses joues rondes. Il portait un bouquet de violettes à la boutonnière de sa redingote.

— C’est ton petit bonhomme, Antoinette ? demanda-t-il, en me voyant. On dirait une