Page:Anatole France - Le Puits de sainte Claire.djvu/155

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dans une étable, comme Jésus. Et tandis qu’il méditait, le sacristain vint lui demander de vouloir bien garder l’église, pendant le temps qu’il souperait. L’église et l’autel étaient chargés d’ornements précieux. L’or et l’argent y abondaient, parce que les fils de saint François étaient déchus de la pauvreté première. Et ils avaient reçu les présents des reines.

Fra Giovanni répondit au sacristain :

— Mon frère, allez prendre votre repas. Et je garderai l’église au gré de Notre-Seigneur.

Et, ayant ainsi parlé, il continua sa méditation. Et, tandis qu’il était seul, en prière, une pauvre femme vint dans l’église et lui demanda l’aumône pour l’amour de Dieu.

— Je n’ai rien, répondit le saint homme ; mais l’autel est chargé d’ornements, et je vais voir si je ne pourrais pas vous en donner quelque chose.

Une lampe d’or pendait au-dessus de l’autel, toute garnie de sonnettes d’argent. Et, considérant cette lampe, il se dit à lui-même :

— Voici des sonnettes qui ne sont que de vains ornements. La véritable parure de cet autel, c’est le corps de saint François qui