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Page:Anatole France - Le Puits de sainte Claire.djvu/283

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timents et attendit que sa bonne étoile lui ramenât celui qui, dans moins d’un clin d’œil, lui était devenu plus cher que le jour. Son attente fut courte. Car le duc d’Andria, qui l’avait trouvée belle, alla tout de suite faire sa cour au prince de Venosa. S’étant rencontré seul dans le palais avec doña Maria, il lui demanda d’une manière bien douce et bien forte ce qu’elle était disposée et résolue à lui accorder. Sans retard, elle le mena dans sa chambre et ne lui refusa rien de ce qu’il voulait d’elle. Et, quand il lui rendit grâces d’avoir cédé à son désir, elle lui répondit :

— Monseigneur, ce désir était mien plus qu’il n’était vôtre. Et c’est moi qui ai voulu que nous fussions aux bras l’un de l’autre, comme nous sommes maintenant, dans ce lit où je vous ferai bonne chère tant qu’il vous plaira d’y venir.

Et, depuis ce jour, doña Maria d’Avulos reçut dans sa chambre le duc d’Andria toutes les fois qu’elle le put faire, ce qui arriva très souvent, car le prince de Venosa allait beaucoup à la chasse et passait parfois des semaines entières à se divertir avec des amis dans quel-