Page:Anatole France - Les Contes de Jacques Tournebroche.djvu/173

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et marcha vers la mer le long du haut promontoire. À sa colère succédait une profonde lassitude et un acre dégoût des hommes et de la vie. Le désir de se mêler aux Dieux enflait sa poitrine. Une ombre douce, un silence amical et la paix de la nuit enveloppaient toutes choses. À l’occident, vers ces contrées où l’on dit que flottent les ombres des morts, la lune divine, suspendue dans le ciel limpide, semait de fleurs argentées la mer souriante. Et le vieil Homère s’avança sur le haut promontoire jusqu’à ce que la terre, qui l’avait porté si longtemps, manquât sous ses pas.