Page:Anatole France - Les Désirs de Jean Servien.djvu/123

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cavatine du sommeil résonne sous un ciel diaphane, arrondi en voûte et donnant l’impression de l’infini. L’effet de la musique est doublé ! Fenella se réveille, elle marche à pas rythmés ; son ombre, qui l’accompagne sur le sol, est rythmique comme elle ; c’est la nature et l’art tout ensemble. Voilà ce que j’ai inventé ! Et quant aux moyens d’exécution, ils sont d’une simplicité enfantine. »

Alors il entra dans des explications interminables, employant des termes techniques et s’aidant de tout ce qu’il trouvait sur la table : verres, soucoupes, allumettes. Ses manches râpées, allant et venant, essuyaient le marbre et choquaient les verres. À ce bruit, le marquis Tudesco, qui dormait, entr’ouvrait instinctivement les yeux.

Servien approuvait et disait comprendre, pour en finir. Il conseilla ensuite à l’architecte d’essayer de mettre cette in-