Page:Anatole France - Les Désirs de Jean Servien.djvu/140

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est malheureux à cause de moi, j’en suis désolée ; mais, de bonne foi, qu’est-ce que vous voulez que j’y fasse ? Allez, et soyez raisonnable. Il est inutile que vous reveniez me voir. D’ailleurs cela serait ridicule. J’ai une vie toute d’intérieur, et il m’est impossible de recevoir des étrangers. »

Il lui dit avec des sanglots :

— « Oh ! je voudrais que vous fussiez pauvre et délaissée. Je viendrais alors et nous serions heureux. »

Elle fut assez surprise qu’il ne lui prît pas la taille et qu’il ne pensât pas à l’entraîner dans le jardin, sous le massif où il y avait un banc. Elle fut un peu déçue et comme embarrassée de n’avoir pas à se défendre. Trouvant que la suite de l’entretien ne répondait pas au début et que ce jeune homme devenait ennuyeux, elle lui poussa la grille au nez et se coula dans le jardin.