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qu’il aimait plus que jamais et qu’il était jaloux. Il raconta l’aventure de l’escalier et se répandit en invectives contre M. Bargemont. Il ne manqua pas de confondre sa cause avec celle de la Commune en représentant l’amant de Gabrielle comme un bonapartiste et un ennemi du peuple.

Le colonel Tudesco tira un carnet de sa poche, y écrivit le nom et l’adresse de Bargemont et s’écria :

— « Si cet homme n’a pas fui comme un lâche, nous en ferons un otage ! Je suis l’ami du citoyen délégué à la Préfecture de Police, et je vous dis : Vous serez vengé de l’infâme Bargemont. Avez-vous lu le décret sur les otages ? non ? Lisez-le. C’est un monument inimitable de la sagesse populaire.

« Je m’arrache à regret à votre compagnie, mon jeune ami. Mais il faut que j’aille découvrir un souterrain que les sœurs de Marie-Joseph ont creusé par