Page:Anatole France - Les Désirs de Jean Servien.djvu/43

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entendait, par le crépuscule, passer des soupirs dans les platanes du Luxembourg.

Le grand jour vint. Le relieur, qui assistait à la cérémonie avec la Servien, songea à sa femme, et pleura.

Il approuva entièrement l’exhortation du curé, dans laquelle le jeune homme sans foi était comparé au coursier sans frein qui vole aux précipices. Cette comparaison le frappa ; et il lui arriva longtemps après de la citer avec complaisance. Il résolut de lire la Bible, comme il avait lu Voltaire, « pour se rendre compte ».

Jean quitta la nappe de lin, surpris d’être le même et déjà déçu. Il ne devait plus jamais ressentir la ferveur première.