Page:Anatole France - Les Désirs de Jean Servien.djvu/47

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— « C’est maman ! Je lui dirai que tu viendras à la maison. »

Servien, rougissant de plaisir, balbutia qu’il demanderait la permission à son père. Mais Ewans avait déjà traversé la cour en laissant derrière lui un sillage de poussière.

La permission fut aisément donnée par M. Servien, bien persuadé que tous les enfants admis dans un pensionnat si coûteux étaient issus de parents bien situés dans le monde et dont la fréquentation ne pouvait être qu’avantageuse aux manières présentes et à l’établissement futur de son fils.

Les renseignements que Jean lui donna sur Mme Ewans devaient paraître excessivement vagues, mais le relieur était accoutumé à ce que les mœurs des gens riches fussent enveloppées pour lui d’un impénétrable mystère.

La tante Servien fit à ce sujet quel-