Il est remarquable que non seulement il accepta l’idée de Dieu telle qu’elle lui était fournie par la foi catholique, mais encore qu’il tenta de la soutenir sur des arguments d’ordre rationnel. Il n’imita jamais cette habileté pratique des déistes de profession qui font à leur usage un Dieu moral, philanthrope et pudique, avec lequel ils goûtent la satisfaction d’une parfaite entente. Les rapports étroits qu’ils établissent avec lui donnent à leurs écrits beaucoup d’autorité et à leur personne une grande considération dans le public. Et ce Dieu gouvernemental, modéré, grave, exempt de tout fanatisme et qui a du monde, les recommande dans les assemblées, dans les salons et dans les académies. M. l’abbé Coignard ne se représentait point un Éternel si profitable. Mais, considérant qu’il est impossible de concevoir l’univers autrement que sous les catégories de l’intelligence et qu’il faut tenir le cosmos pour intelligible, même en vue d’en démontrer l’absurdité, il en rapportait la